Du rêve au cauchemar

kerido

Notre choix s’est donc porté sur un mérens. Pourquoi un mérens m'a t-on dit souvent ?

Je me suis aussi souvent posé la question, car très vite la déception remplaçat la joie immense qu'avait procurée l'arrivée de Kérido en novembre 2000. Certes, il était très jeune et sortait du débourrage, mais on s’est aperçu qu’il était particulièrement émotif, et peureux, et moi naïvement je pensais qu’en le sortant régulièrement, il allait s’habituer à tout, alors que je sortais seule sans autre cheval pour le rassurer, ce qui n'était pas fait pour l'aider lui, qui est un cheval de troupeau, grégaire et suiveur... Grave erreur !

le petit cheval gentil, pas trop grand, rustique et calme est devenu un cauchemar...

Il sursautait pour un rien, stoppait net ou restait figé les 4 pieds soudés au sol, rien ne pouvait le faire bouger d’un iota, au point que je me suis demandé s’il n’était pas atteint d’un vice rédhibitoire, l’immobilisme… Il m’a traînée au sol, écrasée contre un mur, piétinée, tant sa peur de tout était grande.
La deuxième erreur a été de ne pas l’écouter, alors qu’il me parlait ! Il me disait qu’il allait mal, qu’il était stressé…

jeux kérido

Au lieu de quoi, j’ai décidé qu’il fallait qu’il passe partout, qu'il allait s’habituer…
L'éleveur m'avait dit qu'il le sortait tous les jours, je pensais faire la même chose au lieu de le laisser s'habituer à nous et à son nouvel environnement.

Son stress ne se calmait pas, ne faisait que s'aggraver, au point qu’il s’emballait d’un coup, sans aucune raison, alors que j’étais rênes longues et au pas. C'était de pire en pire.

Forcément, ce qui devait arriver, arriva : 3 mois après son arrivée, lors d’une balade, où il n’était que stress, j’étais descendue, très fâchée contre lui, car emballé 3 fois en moins d'une demi-heure, (quand je dis emballé, c'est emballé : un cheval fou de terreur, qui n'entend rien et ne voit rien) ; hélas à peine remontée, sans avoir eu le temps de chausser l’étrier, il est reparti à fond, j’ai bloqué la rêne droite de toutes mes forces pour l’arrêter, effectivement il s'est arrêté, se retournant avec moi dessous : bilan : 3 apophyses cassées pour moi, et un cheval complètement traumatisé et imontable…

Qu'allais-je faire de lui ? j'éprouvais presque de la haine pour ce cheval.

Pourrais-je un jour remonter ?

Que de larmes versées à ce moment ! D’autant que la personne qui s’en occupait pendant mon absence, me proposait de l’échanger contre un cheval provenant d’un centre équestre. Tout allait bien trop vite ! Je n’allais pas échanger un jeune mérens de 3 ans, pleins papiers, contre un cheval de réforme !

kerido van

Je me (nous) suis donnée un an, à ce moment là, pour voir si j’arrivais à le récupérer.
Si pas de progrès, si je ne m'en sortais pas, je prendrais la décision de le vendre.

J’ai commencé à lire tout ce qui parlait éducation, débourrage, remise en confiance, des articles Internet, des livres parlant d’éthologie, des questions sur les forums….Les livres de Véronique de Saint Vaulry, m'ont énormément aidé, j'avançais lentement, à tâtons, au filling, mais je sentais que j'avançais dans le bon sens, il fallait continer.

J’aurais du commencer par là évidemment ! Ne pas le monter tout de suite, faire des exercices au sol, il était trop jeune, bref j'ai payé cher mes erreurs.

Malgré tout, les 6 mois sans pouvoir monter ont été bénéfiques : Kérido m'a appris avant tout la patience, et Dieu sait s'il en a fallu !

il m'a incité à l'écouter, à lui faire confiance, à l'accepter avec ses qualités et ses défauts...

Il m'a tout appris.

Peu à peu les progrès se sont fait sentir, il progressait, et commençait à apprendre à gérer sa peur.

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